La colline des Bouchauds, en plus d’être un point culminant du paysage, se trouve proche de la voie romaine qui reliait Lyon à Saintes. Ce n’est donc pas un hasard si ce site a été choisi par les Gallo-romains pour y installer les deux édifices visibles de nos jours : le sanctuaire et le théâtre.

-          Le sanctuaire :

      Situé au sommet de la colline des Bouchauds, il faut l'imaginer dans un environnement moins boisé, les murs en élévation, recouverts pour certains d'enduits peints, devaient être visibles de très loin aux alentours. 

Ce monument se compose de deux espaces, qui correspondent à deux phases de constructions. Tout d’abord la partie orientale du site. C’est la partie la plus ancienne, construite au Ier siècle après J.  -C, elle se compose de deux temples, un de plan rectangulaire et un second de plan octogonal.

Ensuite, entre la fin du IIe siècle et le début du IIIe siècle, on observe une reconstruction de l’ensemble. La partie orientale est alors reconstruite tandis qu’est aménagée toute la partie occidentale du sanctuaire. Au centre de ce nouvel espace, se dressaient deux temples de plan carré.

Des pièces ou des bâtiments s’ajoutent au plan global du sanctuaire, malheureusement la fonction de ces espaces nous est encore inconnue.

-      -    Le théâtre :

      Même si la liaison entre le sanctuaire et le théâtre pose toujours des problèmes aux archéologues, le visiteur devra prendre le chemin actuel et pourra alors profiter de la magnifique vue que l’on a du sommet du théâtre.

Ce théâtre gallo-romain de 105,6 m de diamètre fait office d’un des plus grands de la Gaule rurale. Il possède les mêmes repères chronologiques que le sanctuaire. En effet, il est construit au Ier siècle après J. -C. puis reconstruit entre le IIe et le IIIe siècle après J. -C.

Ce théâtre possède un plan classique : une cavea où s’installaient les spectateurs, l’orchestra, et une scène. Même si tout le monde pouvait entrer au théâtre, les spectateurs ne s’installaient pas n’importe où. Plus on était une personnalité importante de la communauté, plus on était proche de la scène. La cavea conserve une délimitation qui séparait les 18 rangées les plus hautes et les 13 rangées basses réservées aux citoyens aisés. On distingue dans l’orchestra trois rangées de gradins en pierre qui étaient réservés aux personnalités de la cité.

Alors que le théâtre nous apparaît, à nous modernes, comme un édifice voué aux loisirs, pour les anciens sa fonction était plus complexe. En effet, la fonction religieuse du théâtre est présente dès son origine, et il ne fait pas de doute qu’aux Bouchauds il a été construit dans cette optique. Même si nous ne connaissons rien de ces cérémonies, ce duo sanctuaire / théâtre est souvent associé au culte impérial. C’est probable qu’on ait eu des processions qui partaient du sanctuaire pour rejoindre le théâtre où les citoyens assistaient à des mystères en lien avec la vénération de la personne de l’empereur et de sa famille.

 

 Photos de J. -P. Bouron et M. Amat